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Mes histoires en coin... en coin si dense... Mes textes confits...dansent
...
Des
histoires, moi j'en connais... Au
moins une... deux...
trois mille histoires sur le bout de la
langue et des pieds. Oh, je me suis lavé les pieds avant de les
écrire avec... Il
y en a des vertes et des pas mures trouvées dans l'oreille
d'un mur qui n'était
pas sourd. Il
y a des histoires oubliées et glanées, trouvées sur le chemin de la mémoire...En
tout cas, ici sur cette page dite oueb, c'est le souk des histoires
toutes aussi mahboules les une que les autres... encore plus
mahboules que le conteur lui même...Mes histoires ont
vu le jour en plein jour et aussi vu le jour en pleine nuit. Certaines,
je les ai trouvées dans les voyages de mes insomnies. D'autres
m'attendaient au coin du bistrot du coin de la rue pour m'offrir
un verre... Mes
histoires viennent du bord des yeux qui débordent de tristesse
sur les trottoirs de tout bord... mais du coeur de la fête aussi...
Alors, vous
qui aimez les histoires (et elles vous aiment également),
vous les trouverez ici, à votre choix, à votre goût.
Éh, goutez-les, goutez-les, faites les goûter aux
oreilles gourmandes. Prenez, choisissez, racontez-les et semez-les...
Si c'est pour consommer tout
de suite mettez-la sur le bout de votre langue, laisser
l'eau vous venir, de source. A ce moment-là, racontez, racontez
autant de fois que vous le pouvez... et quand vous serez à sec revenez
ici faire le plein d'histoires...
LA
COULEUR DU SANG DES HOMMES
Autrefois, les Hommes de la Terre ne connaissaient pas la couleur de leur sang Mais ils connaissaient la couleur du sang des bêtes féroces
et sauvages... Les hommes blancs s'étaient imaginés que leur sang à eux
d'hommes blancs était blancs, puisqu'ils étaient blanc. Celui
des hommes jaunes : jaune ; celui des hommes noirs, noir et ainsi de suite. Celui des hommes gris ( s'ils y'en avaient serait gris). Mais de tout cela, l'homme blanc des civilisations futures n'en avait pas la certitude et pour
s'en assurer, il lui fallait verser le sang ( pas le sien) celui des autres. Il
alla donc chercher querelles aux hommes paisibles de la terre. D'abord, il
versa le sang du peuple noir et quand le sang du peuple noir eut coulé,
il constata qu'il n'était pas noir, mais rouge comme celui des bêtes
féroces et sauvages. Le peuple blanc confisqua alors les terres de
ces bêtes sauvages.. .L'homme blanc devenu maître de la terre, continua à verser
le sang de tous les peuples. Il constata que le sang de tous les hommes était
rouge, rouge comme celui des bêtes féroces.... Et le sang des
hommes blancs de quel couleurs est t-il ? Eh,
bien ils pensaient toujours qu'il était blanc comme la blancheur
du lait, pure comme la lumière, celle de leur vérité.Mais
en vérité de leur vérité ils n'étaient
pas bien sûrs, et pour s'en assurer, il leur fallait encore verser
le sang.
Cette fois ils versèrent le sang de leurs frères, quand le sang eut
jaillit... il n'était pas blanc, mais rouge comme celui de leur colère, de leur méchanceté, comme la couleur de leur haine, plus rouge
encore que celui des bêtes féroces et sauvages... Ô hommes d'aujourd'hui qui voyez couler
le sang du monde, de quelle couleur est le vôtre ?
L'HISTOIRE
DE LA GIFLE
Deux amis
marchaient dans le désert. A un moment, ils se disputèrent
et l'un des deux donna une gifle à l'autre. Ce dernier, endolori mais
sans rien dire, écrivit dans le sable : AUJOURD'HUI MON MEILLEUR AMI
M'A DONNE UNE GIFLE. Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent
une oasis, dans lequel ils décidèrent de se baigner. Mais celui
qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le
sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre: AUJOURD'HUI
MON MEILLEUR AMI M'A SAUVE LA VIE. Celui qui avait donné la gifle et
avait sauvé son ami lui demanda : quand je t'ai blessé tu as écrit
sur le sable, et maintenant tu as écrit sur la pierre. Pourquoi?" L'autre
ami répondit: "quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire
dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer. Mais quand
quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans
lapierre, où aucun vent ne peut l'effacer ". APPRENDS A ECRIRE
TES BLESSURES DANS LE SABLE ET A GRAVER TES JOIES DANS LA PIERRE.
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LA
PAROLE SELON SAINT MOUSSA
Il y a parole et parole... il y a la parole qui prend la parole et ne dit
rien.
Il y a la parole du maboulh celle du fou, qui s'en fout La parole du sage
et celle de l'imbécile, pas forcément heureux. La parole,
qui s'emporte et celle qu'on emporte. La parole que l'on donne que l'on
reprend qui vous reprend. La parole en bouche qui vous coupe la parole vous
coupe la langue. La parole du vent qui s'essouffle et se vend. Celle d'avant,
celle d'après et après. La parole, la parole ! il y a celle
qu'on vole et celle qui s'envole. La parole, qui se vante et s'évente.
Celle aussi qui est fade et pourtant ne manque pas de sel. Et puis il y
a la parole de Ramadan qui ne mâche pas ses mots, mange pas de pain
et serre la ceinture.
Oui, il y a la parole de rire pliée en deux et qui ne fait pas un
pli. La parole de celle de la chanson qui connaît l'air et l'air de
rien qui connaît la chanson. Il y a forcemment la parole forcée
du forçat. La parole du condamné à perpétuité à parler
sans répit. Parole en l'air terre à terre.
Il y a la parole maligne pas maline quand tu l'as tumeur ! La
parole qui n'a pas foi chez le boucher qui tranche saigne et dit hacher
! La parole placée beau là où ça
fait mal. Il y a ma parole ma rolepa qui soigne qui blesse, qui tue,
qui te ressuscite si t'es pas encore mort. La parole du vendu, vendu
en gros. La parole du coiffeur qui rase de loin et près de chez vous.
Il y a la parole de la justice qui s'en balance sans mesure de conséquence.Il
y a la parole d'ennui qui baille aux corneilles d'orage et de désespoir.
La parole qui se tait et qui n'en pense pas mot. La parole du chien qui
aboie, celle de la caravane qui s'en passe. Il y a la parole suspendue
en sus au cou du pendu qui vous tire la langue malpolie toute dépolie.
Il y a la parole en boule au fond du cœur qui écœure.
La parole fragile voir l'oiseau cuit ; sa langue donnée au chat.
Il y a la parole de miel et d'amande, voir l'abeille et l'autruche. Il
y a la parole poète, parole brisée de ses ailes qu'on empêche
de voler. Et celle aussi de Prévert et prose celle que je « Prévert ».
Il y a la parole toute nue habillée à poil qui streap'taisez-vous
allez voir ce que vous allez voir. Il y a la parole d'honneur de leçon,
parole belle et iqueuse et aqueuse. La parole qui boit qui boite revient
du bistrot à béquille qui bégaie. La parole muette
du cul de jappe. Celle du céciteux qui braille comme un sourd doué.
La parole morte à la guerre et qui s'en revient sans Malbrougt. Il
y a la parole heureuse servie service compris à toute heure. Il y
a la parole amour « je t'aime », c'est le bouc et (lire ici
bouquet)son parfum. Il y a la parole du mois qui sans d'août doute...
Il y a la parole qui se passe de mot et le mot qui se passe de parole.
Il y a la parole selon les saints et les autres. Il y a la parole disponible
et celle qui est pénible. Il y a parole à louer au près
de Dieu ou plus près encore au magasin vidéo en bas.
Il y a la parole frileuse du conteur qui se découvre d'un fil qui
file. Il y a la parole en porte voix, slogan qu'on accroche aux portes menteuses
du temps jadis. La parole qui dit la vérité rien que là et
pas ailleurs. Il y a la parole qui ne vaut pas un rond , celle qui
est d'or et qui ne fait pas d'argent. La parole qu'on hache et qu'on enterre.
La parole perdue de vue sans domicile fixe. La parole réglo, réglée à l'heure
qui vous sonne. La parole du conteur sans histoires. Et puis il y a zâama
ma parole final au point final elle ment...
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LE PETITE PRINCE BERBERE
...Et puis moi si je
ne suis pas écrivain, au pire moi je serai écriv'rien.
Celui qui écrit sur rien, sur le vent, les nuages, et les feuilles
blanches du rêve… Silence… Silence…
On m’appelle, ça vient de loin. C’est mon oubli,
ma nostalg’… J’arrive… …
J’ai déployé les
ailes de mes bras et je vole, vole, loin, loin de la terre, du soleil
et de la lune.
J'ai dépassé le premier ciel, puis le deuxième, troisième,
quatrième jusqu’au…
En bas notre houtile n’était qu’un balai, une poussière,
que moi j’ai soufflé dans le néant.
Pour redescendre
sur terre il faudra que le soleil passe au vert…
Que le Dieu écrivain de l’humanité joue
du bendir
Que
le coran, la bible soit un dictionnaire d’amour
Que les moutons
ressuscitent du couteau qui les égorge
Et que tous les chemins
qui mènent à Rome, mènent
aussi au Bled.
Mais quand j’ai ouvert les yeux, de ma réalité, brûlée
par le soleil de mon imagination. J’étais tombé des nues, dans ma nost’Algérie… Défigurée,
assassinée, barbarisé ! Y a quelqu’un dans mon pays ? personne ! Désert
de vie.
J’étais seul lorsque j’entendis :
- « Monsieur ! Monsieur ! » Je croyais entendre un ange…
« Monsieur,
bonjour ! C’était un tout petit Prince."
- « Ah, toi,
tu veux que je te dessine quelque chose ?
- « Pas un mouton monsieur. Il n’y en a plus, tous égorgés."
Alors sur le sable fin de mon pays, il me fit un dessin.
- « C’est quoi ça ? - « Ça c’est
un intégriste monsieur."
- "Quel drôle de nom, drôle
de bonhomme. "
- « Il n’est pas drôle monsieur, il s’appelle intégrisme
et pouvoir."
Je ne savais pas de quoi il parlait. Je n’avais jamais entendu ce
nom.
J’eus honte de mon ignorance. Je lui demandais de me l’expliquer.
- « Il ne voit ni avec le cœur, ni avec les yeux et l’essentiel
est invisible pour lui."
Qu'il me dit. Je ne comprenais toujours pas.
Je lui demandais s’il était
perdu et où étaient ses parents ?
- « Ils habitent sous
le désert, monsieur chut ! "
- "Mon rêve à moi,
dit le petit Prince c’est de sauver le monde avec tout le monde dedans."
Puis
de sa petite main il caressa le sable fin de mon pays et effaça
l’intégriste.
Il me sourit et s’en alla.
- « Au
revoir monsieur à demain peut-être."
- « Eh, petit - que je lui criais avant qu’il ne disparaisse -
si tu ne reviens pas je ne saurai jamais ce que veux dire ton mot … intègre
et isme… Au loin sa voix petite se perdait et je pus entendre, si
je ne reviens pas monsieur, c’est ça l’intégrisme » C’est
comme enterrer le soleil.Iil fera noir … Froid. Aurevoir monsieur à demain
peut-être….
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ON RACONTE ASSIS OU DEBOUT?
Je voudrais bien raconter une histoire mais... faut t-il l'a raconter
assis ou debout ? En faite
c'est à
vous de prendre la position qui soit la plus à l'aise afin de mettre
votre histoire à l'aise...
sans
quoi ...Demandez conseil à vos
pieds, demander un coup de main à vos mains...Parlez en à votre, à votre psy cho pattes.
Assis ou bien debout? Voilà bien la question torturante que se posent
bon nombre d'entre nous conteurs ou amateurs. Faut-il raconter les histoires
debout ?
Ou faut t-il raconter assis ? Terrible dilemme du "assis debout".
Dommage que ma grand-mère n'est plus là, pour nous donner
la recette miracle du contage sans gris gris, ni tambour à rebours.
En tout cas la question "debout" reste posée "assis
debout ?". Un conteur m'a dit : " Moi si l'histoire à des
mots roîdes
( diminutif d'hémorroïdes ) je ne m'assieds pas. Mais si assise,
elle n'en a pas je me lève tout de go."
Il faut savoir qu'il y a les partisans du « assis pas bouger » et
les partisans du « debout faut se remuer » Et puis
il y a ceux qui n'en pensent pas moins et qui ont la parole entre deux chaises.
Il y aussi ceux qui sente l'histoire qui la renifle plein nez plein pot
( bien que une histoire n'a pas forçemment d'odeur sauf quand elle
est réchauffée) ceux-là ils vous disent : « tu
fais comme tu le sens mon vieux ». On sent tout de suite qu'on
ne sent rien.
Mais surtout par pitié n'allait pas écouter ce coq vantard
qui n'a pas fermé l'œuf de la nuit et qui s'écrie : « Eurêka," (
faute de cocorico perdu dans la bataille des joutes). Il y a les stagiants
stag-non-oui qui vous disent ce qu'ils ont appris na : " c'est ainsi
qu'il faut raconter, par ce qu'ainsi c'est moins fatigant qu'autrement."
J'avoue que de toute ma carrière de diseur,( avant l'heure)
j'ai entendu bien des histoires qui ne voulaient pas s'asseoir plus bas
que leur culte. Elles ont été raconter en deux bout à bout.
Et d'autres histoires à dormir toutes assises et qui tôt le
matin ne voulaient pas se lever plutôt que la pâte du boulanger.
J'ai écouté des tas d'histoires (sans faire d'histoires) pleines
de subtilités et d'esprit qui ont été données à manger
aux oreilles gourmandes des cochons, et aussi aux truies. J'ai encore écouté des
histoires et des histoires à dormir de-bout en bout et qui ronflent
d'ennui. J'ai corrigé des histoires incorrigibles, des histoires
délinquantes citées en parole de béton. J'ai hébergé sous
ma langue des histoires sdf qui n'avaient ni toi ni moi, et ni « il était
une fois ». J'ai dit « l'incroyable histoire qui ne
voulait pas se laisser raconter. » Elle m'a coupée circoncis
la langue deux fois. Alors : " assis ou debout ?"
Tout ce que je sais quand une histoire vient à vous c'est qu'elle
vous a choisi elle vous aime. Aimez-là. Vous êtes l'élu.
Vous êtes son porte parole. Elle vous donne sa parole Donnez lui la
votre. Ouvrez la porte, ne la regarder pas par l'œuil de bof. Laissez-là entrée,
et jetez le loup de votre méfiance au bois de la belle dormante.
Ne l'accusez, ni ne la suspecte, l'histoire à besoin d'innocence.Enfin
l'histoire, elle est là devant vous en chaire et en os. Elle est
entrée, chez vous. Elle se présente sans pièce d'identité.
Est ce que vous allez la laisser debout ? Non je ne crois pas. Vous
l'inviter à s'asseoir. Mais c'est elle qui décide de rester
debout ou bien de s'asseoir. Laissez-là, faire soyer faire plait.
Après cela vous lui offrez un verre où rien (rien c'est aussi
bien aussi) vous bavardez avec elle (pas poliment) vous parlez de la pluie
et surtout du beau temps quelle fera ( elle l'histoire). Bref vous faites
connaissance. Vous essayer de la comprendre (toujours l'histoire.) Vous étudiez
son caractère, ses tic et ses tacs, sa susceptibilité, son
message, sa quête, sa prophétie, sa morale (à zero s'il
y a.) Bref vous l'étudiez astucieusement, point par point soupir
par soupir silence par silence contée. Ah pendant cette étude,
vous, vous ne devez être ni debout ni assis cela va de soi.
Après cet étude minutieuse, penser à oubliez l'histoire.
Oui à l'oubliée et pensez y le jour et pensez y la nuit, tout
le temps que l'histoire fait et défait. Et si l'on veut vous faire
parler, raconter, ne dite rien d'elle. Garder le silence (celui de l'histoire.)
Et même si l'on met votre parole en doute (celle du silence de l'histoire)
vous met en garde à vue à vie, n'avouez rien. Ce n'est pas
encore le moment... patienter. C'est seulement quand l'histoire se livrera
d'elle même à vous, et vous mettra l'eau à la bouche,
alors la seulement, laisser couler les mots de sa rivière. Laissez-là vous
mettre au courant tumuluteux de sa fougue. Laissez là montée
en crue pour la livrer toute cru au public. Livrez-là toute nue,
racontez-là sans pudeur.
Oui mais avant de conter fleurette, conter d'abord sur vous et non sur
elle. Et pendant que vous la contez, observer si l'histoire tient debout,
ou si assise elle. Comment faire ? Eh bien, si étant debout
vous voyez qu'elle chancelle ? c'est que vous avez là, une histoire
qui ne tiens pas debout. Asseyez-vous de suite ! Et si assis, vous constatez,
qu'elle ne tiens pas en place. Alors mettez-vous debout et faite la marcher,
avant quelle ne vous fasse marcher. Faites la suer, donnez lui des coups
de baguettes magique, et des coups à lui rompre le cou d'un coup.
Ah, c'est ici même que vous pouvez oublier tout ce dont on vous a
appris dans les stages de contes à dormir deux bouts.)
Et enfin quand l'histoire est matée jusqu'au col-maté, à ce
moment-là, ne balancer pas... balancer votre, « il était
une fois »Maintenant écouté les oreilles qui vous écoutent...
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L'OEIL
DU TABLEAU S'ENTÊTE
D'après un tableau de Belkacem Tatem
A peine
arrivé dans la galerie Tatem, tous les tableaux me regardaient.
Un des tableaux
me fixait d’un œil, je m’approchais pour mieux le voir en peinture et je
vis que l’œil de ce tableau était une tache rouge à l’endroit du nombril.
Je m’éloignais du tableau pour mieux le voir et une femme se dessinait sur
la toile, la tête hors cadre, ailleurs. Comme je cherchais plus de détails,
je m’approchais comme un félin.
La tache rouge était un ovule cerclé par
un serpent qui empêchait toute pénétration.
Le désir me vint d’entrer dans
cet ovule, mais la force me manquait.
C’est alors qu’une statuette au visage
plat, pareil qu’une assiette, haute comme trois pommes, m’interpella :
- « Eh,
me dit-elle, je suis « la Force », je suis ta Force, prends-moi, soulèves-moi,
ainsi tu pourras entrer dans ce ventre
pour naître, à nouveau né ». Je pris
alors « la force » de toutes mes forces, je la soulevais et je sentais en
moi bander
la puissance. Je bousculais tous les concurrents sur la route
du sperme, les mis chaos, hors vulve.
Je crevais enfin l’œil de la toile
et le serpent gardien se mordit la queue, faute d’en mordre une autre.
De
l’intérieur de l’ovule où j’étais, je voyais par transparence un public
d’étoiles tout excité par la curiosité, éjaculer leurs regards sur le « miroir
de Mimet de Thimotée ». Et moi, je baignais heureux dans « le bain » au
plasma vert, bleu, ocre, jaune, quand une grosse main, sortie du néant d’elle-même,
me saisit et me déposa délicatement au creux douillet de sa paume.
J’allais
encore être heureux… quand elle m’avala, me mâcha, me remâcha pour me recracher
en une œuvre papier mâché.
J’allais me mettre en boule, mais elle me pétrit,
fît de moi une bonne pâte.
Je compris alors qu’elle était en train de fabriquer
ma vie, ma naissance. Bonne vie me dit la grosse main déjà repartie dans
son néant.
- Bonjour dit « la Naissance du Monde », tu es là, hum, moi j’étais
là bien avant toi ! - Laisse le tranquille dit la statuette voisine - Oh
toi, va-t’en accoucher ailleurs la tête de ton ventre. - « La femme
s’entête » rétorqua, quand j’accoucherais de ma tête, ce sera la tête du
monde ! Pour mettre fin à cette discorde, en bonne pâte, je m’éloignais
de ces mondes et je me roulais paisiblement de tableaux en tableaux.
Le créateur invisible, maître de toutes ces œuvres, saisi d’inspiration,
fit de moi deux boules, m’appliqua deux tétons et du pinceau de son doigt
dessina deux balconnets. Quoi, moi homme saint, j’étais sein, devenu deux
seins ? je criais cela à la face de toute la galerie, mais aucune œuvre
virile ne répondait. Alors mon créateur me jeta sur la toile d’un tableau
accroché dans « La
chambre bleue » où mes seins allèrent garnir la poitrine d’une femme sans
poitrine au gros ventre prêt à enfanter.
Du bout de mes tétons, je regardais
un lézard immobile sur la femme au visage figé. Aux premières loges de mes
balconnets, je vis le lézard sourciller au bruit du couteau-créateur et
moi hors de mes balconnets je suppliais le couteau de me tailler une
part belle sur son tableau encore vierge. Je lui dis, - A la place de
mes deux seins, faits-moi un sexe d’homme pour retrouver ma nature première.
La pointe du couteau-créateur m’étala sur sa palette de couleurs comme une
tartine et je crois qu’à ce
moment-là, je devins une abstraction. Finalement, le couteau me tailla un
beau rôle où j’incarnais la vedette abstraite d’une série « carrés érotiques » aux
triangles touffus, d’amour tout fou . Je me lovais dans l’amour des triangles
pour arrondir les angles.
Je remerciais d’extase mon créateur-couteau car
il fît de moi un sexe sibyllin qui palabrait, qui tiradait, qui pornographiait
sans x…on me tourna dans tous les sens interdits autorisés, on me regarda à l’envers
et je fis tourner les têtes et les yeux des voyeurs chuchotant
- Oui, ça
représente, hum, un arbre… évident ! c’est « l’arbre à palabre »
- Du tout, retournez-le, c’est un sexe qui chevauche les deux cuisses ouvertes
de la Terre. Puis on me reposa à l’endroit et je redevins un arbre sage, planté dans
un carré de terre après avoir semé sa semence. - Mais, arbre sexe, je ne tiens
plus en place, il faut que je marche , il faut que je vole, il faut que je voie
toute la galerie en « vue aérienne ».
L’auteur me saisit alors de toute sa hauteur
pour me montrer à travers des yeux nuages « un couple à la plage » - « une femme
assise sur une chaise bleue», une « femme au chapeau »…mais le temps me gâta
le plaisir, le tonnerre se mit à me gronder et les éclairs flashèrent sur « la
belle endormie ». Quel beau tableau. Elle se réveilla toute lumineuse, mit un
manteau gris ? Visiblement, la « femme au manteau gris » s’en allait, s’en fichant.
Après cette pluie, une « femme à la bouche d’oiseau » se mit à chanter tous ses
oiseaux. J’étais dans sa bulle. La « femme à la bouche d’oiseau » me plaisait.
Pour elle, j’étais fleuve et les mots coulaient de ma bouche comme de source.
Je voulais l’emmener dans « le lit » de mon lit, mais jamais en bateau je ne
l’ai menée sans voile.
Fleuve au courant de tout, je lui chuchotais des cascades.
Fleuve, je me mis à perdre mes eaux quand je vis la femme à la bouche cousu d’oiseau
avaler son œil pour mieux voir l’arc en ciel de la Terre enceinte. Je ne lui
connaissais pas ce tableau. J’allais bientôt naître de là par où j’étais rentré.
Etre, j’allais ren’Etre tête première à l’envers à l’endroit de mes pensées.
Elle me poussa, je poussais un cri de contentement. Je sortais vernis du ventre
de la Terre par le nombril du Monde de cette femme qui m’accoucha. C’est ainsi
que je quittais ce voyage intérieur du pays des tableaux de Belkacem pour me
retrouver dans la galerie du Tout Tatem. Je m’en allais rempli de couleurs, riche
de terre cuite, de grès et de masses lisses.
Quand derrière mon dos, j’entendis, « psss,
psss », le serpent du tableau me sifflait…
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ELLE AVAIT PERDU SON SOURIRE
Elle avait perdu son sourire
et depuis elle ne sourit plus. Essayez donc de sourire sans sourire
Ah, son sourire ! pour elle c’était son soleil, son rayon, son rayonnement,
mieux encore
son éclat.
Pour rien au monde elle ne l'échangerait n'en prendrait un autre,
encore moins une imitation, un sourire en toc ou en tic.
Pas plus qu'elle ne prendrait un de ces
sourires de politesse, ou un sourire forcé mielleux d'hyppocrite,
ou un sourire en trompe l’œil
Trompe tout le monde. Ah, ça non ! Et pourtant elle l'a perdu
et aujourd'hui elle le cherche partout.
lL'aurait t-elle égaré dans quelques endroits douteux?
L'aurait t-elle donner à un passant sans s'en apercevoir? Et celui-ci goujât
ne le lui aurait
pas rendu ? Ou alors une personne à la triste mine le lui aurait subtilisé,
dans une de ses soirées mortuaire?
Une de ces soirées à faire la gueule...
On le lui aurait volé dans le métro, pendant les heures de pointe, au moment
même ou elle se serait assoupi entre deux stations ?
- "Enfin, se dit-t-elle, on ne vole pas un sourire comme ça au premier
venu !
C'est personnel, intime. C ’est à soi
et à personne d'autre." - Elle ne peut d'ailleurs s'imaginer
un voleur de sourire à la
sauvette ! Un de ces dealer
trafiquant, balafré, balafreux, qui le refourguerait à quelques
déprimés
en manque de sourires. Elle continuait donc, à le cherchait sans
relâche, allant même jusqu'à soupçonner
sa concierge, qui ce matin-là
lui avait dissimulait un étrange sourire, un de ses sourires de bas étage
qui en dit bien long. - "Mais, se dit-elle mon sourire, aurait
t-il fugué? par
dépression...
Par maltraitance ? Elle songeait à allé le signaler à la police,
faire une main courante, donner toutes les descriptions, faire même
un portrait robot de celui-ci. Nul n'est besoin elle avait sur elle une
photo la dernière prise à de son anniverssaire, ou elle
l'avait beaucoup utiliser, ne voulant pas rire ce soir-là.
Non, elle ne
veut pas ameuter il y aurait enquête
dans tout le quartier ( elle si discrète).
Il est vrai que dernièrement son sourire en avait pris un coup, abattu
par une mauvaise nouvelle. Maisà son
habitude il remontait la pente jusqu'à ses oreilles. Elle le
retrouvait aussitôt
intact. Voilà que cette fois c'est sérieux, impossible de
remettre la main dessus.
Elle à finit par le chercher désespérément
jrendant visite au brocanteur du coin, au cas où il serait
exposé en vitrine.
Un sourire comme celui-là certe prendrait de la valeur au fil des
temps, un sourire comme le sien, ça
n’a
pas de prix n'étant pas un de ces plaqué hors d'usage.
Et si faisant le deuil elle s'en acheter un autre? un autre mais…
Non, non, elle veut, son sourire d'origine, celui avec lequel
elle a souri toute
sa vie durant. Elle n'a qu'à adopter un sourire ? Allons ça ne serait
jamais le sien. Après
tout pourquoi pas ! Il suffit de le reconnaitre sien comme l'on reconnais
un enfant ?
Non, non, elle ne veut pas adopter.
Le temps passa sur son visage
et toute résignée elle fini par renoncer à son bijou de sourire.
Elle ne sourirait plus c'est fini, ni pour elle, ni pour personne, ni pour
son miroire.
Mais voilà qu'un jour
elle le reconnue dans une autre, oui son sourire porté par une autre.
Étais-ce bien
lui ? Il était
porté par une femme
d'âge mûre qui le portait bien ( son âge)
Mais comment le lui réclammer, lui demander de le
lui rendre? C'était fort délicat...
Ôh, se dit-elle que je
suis gourde ! Ce n'est pas le mien c'est un
un sourire un sosie ? De cela elle en rit puis son rire s’apaisa
et lui fit retrouver sourire...
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